« Veux tu connaître encore pas un autre biais la vertu de ce sang ? Vois d’où il a commencé à couler et d’où il a pris sa source : il descend de la croix, du côté du Seigneur. Comme Jésus déjà mort, dit l’évangéliste, était encore sur la croix, le soldat s’approcha, lui ouvrit le côté d’un coup de sa lance et il en jaillit de l’eau et du sang. Cette eau était le symbole du baptême, et le sang celui des mystères. C’est donc le soldat qui lui ouvrit le côté ; il a percé la muraille du temple saint ; et moi, j’ai trouvé ce trésor et j’en ai fait ma richesse. Ainsi en a-t-il été de l’Agneau : les Juifs égorgeaient la victime, et moi j’ai recueilli le salut, fruit de ce sacrifice. Et il jaillit de son côté de l’onde de l’eau et du sang. Ne passe pas avec indifférence, mon bien-aimé, auprès du mystère. Car j’ai encore une autre interprétation mystique à te donner. J’ai dit que cette eau et ce sang étaient le symbole du baptême et des mystères. Or, l’Eglise est née de ces deux sacrements : par ce bain de la renaissance et de la rénovation dans l’Esprit, par le baptême donc, et par les mystères. Or les signes du baptême et des mystères sont issus du côté. Par conséquent le Christ a formé l’Eglise à partir de son côté, comme il a formé Ève à partir du côté d’Adam. Aussi saint Paul dit-il : nous sommes de sa chair et de ses os, désignant par là le côté du Seigneur. De même, en effet que le Seigneur a pris de la chair dans le côté d’Adam pour former la femme, ainsi le Christ nous a donné le sang et l’eau de son côté pour former l’Eglise. Et de même qu’alors il a pris de la chair du côté d’Adam, pendant l’extase de son sommeil, ainsi maintenant nous a-t-il donné le sang et l’eau après sa mort. Vous avez vu comment le Christ s’est uni à son épouse ? Vous avez vu quel aliment il nous donne à tous ? C’est de ce même aliment que nous sommes nés et que nous sommes nourris. Ainsi que la femme nourrit de son propre sang et de son lait celui qu’elle a enfanté, de même le Christ nourrit constamment de son sang ceux qu’il a engendrés. »
S. Jean Chrysostome, Catéchèse baptismale, 3 ,13-19 (SCh 50, p. 174-177)
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