Geste d’affection envers une personne malade. Crédit photo : Vatican News
Il est primordial de ne pas se tromper d’urgence : accompagner avec dignité et fraternité tous nos concitoyens dans leur fin de vie, en les soulageant de leurs souffrances et en évitant l’isolement.
Emmanuel Macron a confirmé, lundi 12 septembre 2022, le lancement d’une convention citoyenne sur la fin de vie qui se tiendra jusqu’en mars.
De son côté, le Conseil National Consultatif d’Éthique (CCNE) souligne en revanche « qu’il ne serait pas éthique d’envisager une évolution de la législation si les mesures de santé publique recommandées dans le domaine des soins palliatifs ne sont pas prises en compte ». Il précise même qu’il faut développer les soins palliatifs « avant toute réforme ».
Dans une tribune parue en ligne vendredi 16 septembre dans Le Monde, les évêques membres du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France soulignent que : « La question de la fin de vie est si sensible et si délicate qu’elle ne peut pas se traiter sous la pression {…} Les questions posées par la fin de vie et par la mort, sont cruciales pour notre société si fracturée et pour son avenir. Les réponses que nous saurons collectivement y apporter conditionnent notre capacité à promouvoir une authentique fraternité. Celle‐ci ne peut se construire que dans une exigence d’humanité où chaque vie humaine est respectée, accompagnée, honorée ».
Ainsi, soutenons les professionnels de santé qui procurent aux malades une qualité de vie jusque dans leur fin de vie : leurs compétences et leur humanité, aussi bien dans le suivi quotidien que dans les situations d’urgence permettent d’offrir aux malades une fin de vie plus apaisée : ils se sentent écoutés et considérés, non-abandonnés en somme. Leur entourage doit aussi être mieux accompagné, au cœur de ce qui génère des dilemmes douloureux. Pour les malades, la priorité est souvent de ne pas souffrir, pas de mourir. Entendons ces appels qui expriment avant tout leur besoin de relation et de proximité.
Mobilisons-nous avec vigueur face aux « déserts palliatifs » plutôt que de s’acharner à légiférer sur cette question fondamentale du rapport à la Vie, à l’Autre, à Dieu : « ces soins ne sont pas suffisamment développés et les possibilités de soulagement de la souffrance sous toutes ses formes ne sont pas assez connues. Il est urgent de combattre cette ignorance, source de peurs : quelles que soient nos convictions, la fin de vie est un temps que nous connaîtrons toutes et tous et une inquiétude que nous partageons déjà. Chacun doit donc pouvoir y réfléchir le plus sereinement possible, en évitant les écueils des passions et des pressions »**.
Depuis plusieurs années, un équilibre s’est progressivement construit dans notre pays entre soignants et malades pour éviter l’acharnement thérapeutique et promouvoir les soins palliatifs ; poursuivons dans cette voie, la seule qui préserve la fraternité et l’équité, offrant à chacune, chacun d’être une personne qui compte, membre d’une même société et nous rappelant par là-même que nous sommes vivants, que nous vieillissons, que nous pouvons mourir apaisés et entourés.
Tribune Le Monde parue le 16 septembre 2022 :
Déclaration de Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail « Bioéthique » de la Conférence des évêques de France (CEF) – 14 septembre 2022 :
Article du Dauphiné Libéré rédigé en septembre 2022 :
Hautes-Alpes. Fin de vie : l’euthanasie, une « fausse bonne idée » ? (ledauphine.com)
Article rédigé par Vatican News** en septembre 2020 :
Fin de vie : le temps du malade change le regard sur le monde – Vatican News
Article rédigé par la CEF* en mars 2018 :
*Fin de vie : oui à l’urgence de la fraternité ! – Église catholique en France
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