Samedi 1er juin 2024 – WE communautaire de l’Emmanuel au sanctuaire ND du Laus
Nous sommes pendant les derniers jours, à Jérusalem, entre le fragile triomphe des Rameaux et le sacrifice de la Cène et du Calvaire.
Ses adversaires tentent de perdre Jésus par leurs questions insidieuses,
car il monte au temple tous les jours. « Les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver. » Ce n’est pas rien comme interrogatoire ! « Par quelle autorité fais-tu cela ? ». Car pour Israël le pouvoir est donné directement par Dieu. Dans une homélie, le pape François demandait : Pourquoi Jésus posait-il problème ? Ce n’est pas parce qu’il faisait des miracles, ni parce qu’il prêchait la liberté du peuple. « Le problème qui scandalisait ces gens était que les démons criaient à Jésus : Tu es le Fils de Dieu, tu es le Saint ». Jésus ne peut à cette occasion se reconnaître directement le fils de Dieu, comme il le fera à d’autres occasions. Il renvoie ces enquêteurs officiels au cas de Jean-Baptiste : « Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? ». Ce n’est pas seulement répondre à un piège par un autre piège, que d’ailleurs ses interlocuteurs ont bien vu, mais c’était surtout les renvoyer aux origines de sa mission. Jésus se situe dans la même ligne que son Précurseur. Ils sont tous deux envoyés par Dieu.
Comme cela est arrivé au Christ, le monde tend aussi des « pièges » aux chrétiens.
D’où vous vient votre autorité ?
Ainsi concernant le débat actuel sur l’euthanasie et le suicide assisté, en raison de la crise des abus, certains nient toute autorité à l’église et en particulier aux évêques pour parler. D’autres à l’inverse, nous accusent d’être dans le silence. D’autres enfin nous reprochent d’être dans la réaction et non dans la réflexion. Je les ai invité à se poser la question pourquoi tous les évêques, et la plupart des autorités religieuses de toutes les religions sont vent debout contre ce projet de loi alors que nous sommes si divers, et d’autre part je leur ai appris que cela fait des années que nous écrivons des textes de réflexion sur la fin de vie. Mais en vérité, (dans ce monde des réseaux sociaux) personne ne lit ou à peu près les textes de la CEF ou du Pape. Tout comme d’ailleurs les textes du Pape ! Il vient ainsi d’approuver un texte important du Dicastère pour la Doctrine de la foi, ‘Dignitas infinita’. Qui l’a lu mes chers frères et soeurs ?
Nous réfléchissons pendant ce WE sur le Bien Commun. Vous avez là un véritable traité sur le bien commun et sur ce qui s’y oppose. Je vous lis le 1er § : « Une infinie dignité, inaliénablement fondée dans son être même, appartient à chaque personne humaine, en toutes circonstances et dans quelque état ou situation qu’elle se trouve. Ce principe, pleinement reconnaissable même par la seule raison, fonde la primauté de la personne humaine et la protection de ses droits. L’Église, à la lumière de la Révélation, réaffirme et confirme sans réserve cette dignité ontologique de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu et rachetée dans le Christ Jésus. C’est de cette vérité qu’elle tire les raisons de son engagement envers les plus faibles et les moins dotés de pouvoir, en insistant toujours sur le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances ».
Voilà la réponse à la question de nos contemporains, « d’où vient votre autorité ? ». Nous, croyants, dans la lumière de la Révélation, nous reconnaissons cette dignité ontologique de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu et rachetée dans le Christ Jésus. Mais si vous ne croyez pas en Dieu, vous pouvez y arriver par votre propre réflexion. Saint Jean-Paul II a ainsi estimé que « la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 était une des plus hautes expression de la conscience humaine » (DI 23). Pour revenir à l’actualité, parmi les 13 graves violations de la dignité humaine, il y a l’euthanasie et le suicide assisté. Je cite : « Il existe un cas particulier d’atteinte à la dignité humaine, plus silencieux mais qui gagne beaucoup de terrain. Il a la particularité d’utiliser une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même. » §51.
Voilà pourquoi le thème de votre WE communautaire, le bien commun, est important. Notre pays est à un tournant funeste. Le Titanic coule. Continuerons-nous à nous amuser sur le pont, ou nous battrons-nous, concrètement avec l’aide d’associations mobilisées sur ce sujet, mais aussi en nous formant, mais encore par la prière. Actuellement je prie une neuvaine très belle proposée par les AFC. Vous la trouverez sur le site internet du diocèse de Gap. Seule la prière comme dit st Jude notre première lecture pourra nous « préserver de la chute et nous faire tenir debout, irréprochables et pleins d’allégresse, en présence de sa gloire. » Oui, l’heure dans notre pays est dramatique. Mais ne nous laissons pas voler notre joie, comme dit le psalmiste : « Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. Comme par un festin, je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. » Amen !
Une neuvaine à l’Esprit Saint pour l’abandon du projet de loi « Aide à mourir »
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